Corps et âmes (2021- )
Ces statuettes humaines sont produites à partir de divers matériaux : argile cuite, cheveux artificiels, tissus, dentelles, passementeries, plumes, fourrure, fourrure artificielle, perles, sequins, fil de fer, fil de couture, encollage acrylique, colle.
Le processus créatif est spontané, sans croquis préparatoire, laissant les formes et les composition se développer d’elles-mêmes. La sculpture est modelée par ajouts, vidée, cirée et peinte. Pour l’habillage chaque look vient à partir de la physionomie de la statue et de mes envies de couleurs.
Ce travail, explore la relation entre le corps mortel et l'âme ; il est inspiré par la définition aristotélicienne de l'âme comme forme du corps. Ces oeuvres sont autant de contemplations de la dimension spirituelle humaine à partir de l'existence corporelle. L'oeuvre sculptée, depuis son modelage jusqu'à son endimanchement, interroge l'imbrication entre l'âme et le corps. Comment l'âme impérissable se relie-t-elle au corps mortel ici-bas ? Chaque statue présente la forme distincte d'une âme déjà séparée de son corps. Dans sa libération cette âme porte les traces de sa vie incorporée. Par là même ce travail est aussi une réflexion sur la nature du temps humain puisque les temporalités de la vie incorporée et de la vie post-mortem aparaissent simultanément.
Ma production est influencée par l'oeuvre de l'artiste bâtisseur Ferdinand Cheval et celle du grand couturier Yves Saint-Laurent.
Nouvelle création (2019-2020)
Les matériaux utilisés pour la réalisation de ces tableaux sont classiques (pinceaux, couteaux, couleurs et encres acryliques, pastels), les supports peuvent varier : chutes de toile, papier et carton apprêtés. Le processus d’élaboration s'est déroulé sur le temps long par à-coups alternant périodes intenses de travail d’atelier et périodes d'exploration réflexive. Sans étude de composition préliminaire, les éléments de la scène et leurs détails s’appelaient les uns les autres au fur et à mesure que montait le tableau le plus souvent en cours de réalisation. A ce moment, je cessais de peindre, laissais venir les choses. S’engageait alors une période de réflexion durant laquelle je rendais de fréquentes visites au tableau afin que nous nous concertions. Une fois la nouvelle composition sûre et bien fixée, je reprenais le travail, m’attelant pour ainsi dire à un nouveau tableau. Cette méthode d’aménagement/réaménagement de la scène autour et à partir de l'existant a nécessité de recourir fréquemment au repentir.
Cette production aborde la thématique biblique. Plus qu’un travail d'illustration du livre, j'ai cherché à traduire sous forme visuelle les échos sensibles, parfois mêlés, que les Écritures Saintes éveillent en moi. Ici, les Évangiles, le Livre de la Sagesse, Isaïe, étaient autant de sources d'inspiration ; mais les Psaumes restaient la principale et la plus féconde. Par une sorte d’identification au narrateur, je me suis mise en scène dans mes tableaux.
Ce travail est influencé par les peintres de l'Ecole florentine, Botticelli et De Vinci notamment.
Les dépouillements (2015-2018)
Les tableaux présentés dans cette série ont été produits en élans automatiques alla prima - au premier jet - sans retouche ultérieure. Ainsi à l’état brut, ils comportent certaines irrégularités. Débordements de couleur, marques de fixation, déchirures du support sont les témoins des événements survenus en cours de création. Les matériaux utilisés sont ordinaires (pinceaux, couteaux, couleurs primaires acryliques de qualité « étude », encre de chine), les supports sont : chutes de toile, papier, tissu.
Ces oeuvres ont été peintes en public alors que je travaillais auprès de personnes exilées, réfugiés de guerre et demandeurs d’asile. La thématique du dépouillement est déclinée sous différents aspects. Concision et sobriété du discours, simplicité des matériaux, regards dénués d’expression, nudité des corps, corps décharnés, solitudes, renoncement à l’idéal esthétique sont autant de formes de l’expérience du dépouillement. Mes sources d’inspiration sont tirées des petits riens de la vie quotidienne. Ma chienne Daisy, très présente dans ces productions, est la représentation d’un double tendre et simple de moi-même. Elle est simplicité de la vie à l’état de nature, innocence, pulsion joyeuse et destruction amusée.